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L’ÉTHIOPIE RÈGNE DANS LES RUES DE PARIS

Les Éthiopiens Mulugeta Uma et Mestawut Fikir ont inscrit pour la première fois leur nom au palmarès du Schneider Electric Marathon de Paris, qui s’est tenu ce dimanche 7 avril. L’épreuve était également support des championnats de France handisport, fauteuil et debout.

  • Doublé éthiopien avec les victoires de Mulugeta Uma (2h05’33’’) et Mestawut Fikir (2h20’45’’)
  • Adrien Toucas (12e) et Maëlle Lacroix (14e), meilleurs tricolores
  • Le champion du monde de paratriathlon, le Néerlandais Geert Schipper, s’impose en handisport fauteuil devant Julien Casoli, sacré champion de France. Nadège Monchalin décroche le titre de championne de France handisport fauteuil.

Dans la course masculine, au semi-marathon, franchi en 1h02’09’’, ils étaient encore 13 dans le groupe de tête, sur les bases du record de l’épreuve. Comme presque toujours sur marathon, la liste des prétendants s’est réduite au fil du parcours. La perspective s’est évanouie sur une deuxième partie plus exigeante dans les grandes avenues de l’ouest parisien. La différence s’est finalement faite dans les derniers kilomètres. Au 35e km, ils n’étaient plus que deux, le Kenyan Titus Kipruto et l’Éthiopien Mulugeta Uma, à espérer succéder à l’Éthiopien Abeja Ayana (9e cette année). Au 40e kilomètre, Uma lâchait finalement son adversaire pour s’envoler vers son premier grand succès international en 2h05’33’’, améliorant son record personnel de 34 secondes. « Gagner mon premier grand marathon, ici à Paris, c’est fou, confie le coureur de 26 ans. C’est une surprise car depuis quatre jours je n’étais pas très bien. Je n’étais même pas certain de pouvoir prendre le départ ce matin. » Kipruto, huitième des championnats du monde de marathon en 2023, assure sa deuxième place en 2h05’48’’. Vainqueur du Schneider Electric Marathon en 2021 et détenteur du record de l’épreuve (2h04’21’’), le Kenyan Elisha Rotich monte cette fois sur la troisième marche du podium.

Douzième, Adrien Toucas, signe la meilleure performance française du jour en 2h17'06''. « Je partais plutôt sur 2h15, raconte-t-il. J’ai loupé mon ravito au 5e kilomètre, j’ai dû faire demi-tour et j’ai mis du temps à rattraper le groupe de devant. Je me suis vraiment senti bien à la fin. Il n’y pas de record personnel mais j’ai vraiment adoré. Premier Français à Paris, c’est quand même quelque chose. L’objectif est atteint. »

 

Chez les femmes, premier marathon et première victoire pour Mestawut Fikir

Après une première moitié de course en peloton, la course s’est transformée en un duel entre les deux Ethiopiennes Enatnesh Tirusew et Mestawut Fikir, toutes les deux novices sur la distance mais créditées de belles références sur semi-marathon. Au terme d’un long sprint au pied de l’avenue Foch, Fikir s’impose en 2h20’45’’ et se rapproche même à moins d’une minute du record (2h19’48’’ par la Kenyane Judith Jeptum, en 2022). Elle succède à la Kenyane Helah Kiprop. « Gagner mon premier marathon c’est incroyable, se réjouit-elle. J’ai adoré cette course. Je me suis sentie bien et c’est une grande joie de pouvoir m’imposer. » Tirusew prend la deuxième place à seulement trois secondes. Le podium est complété par la grande championne kenyane Vivian Cheruiyot (2h21’46’’ qui affiche déjà à son palmarès le Marathon de Londres (2018), une deuxième place au Marathon de New York (2018) et surtout des titres de championne olympique du 5 000 m à Rio (2016) et championne du monde (2015) du 10 000 m. Quatorzième, Maëlle Lacroix termine meilleure tricolore en 2h49’01’’.

Julien Casoli, Nadège Monchalin, Mehdi Acheghane et Rosa Murcia Gangloff nouveaux champions de France handisport

Dans la course handisport fauteuils, le Néerlandais Geert Schipper, deuxième l’an dernier, s’est échappé dès le début de course. Au 10e kilomètre, il comptait déjà 45 secondes d’avance sur le Français Julien Casoli, quintuple vainqueur de l’épreuve et près de quatre minutes sur Ahmed Andaloussi. L’écart ne cessait ensuite d’augmenter (1’36’’ au semi) jusqu’à 2’35’’ sur la ligne d’arrivée. À 52 ans, le champion du monde en titre de paratriathlon, vice-champion olympique à Rio (4e à Tokyo) s’impose pour la première fois à Paris, en 1h34’36’’. « Je suis très heureux de faire mieux que l’an dernier, se réjouit le Néerlandais. Avec le vent, la course a été un peu plus difficile que l’an dernier. Je ne pensais pas faire toute la course tout seul. »

Cinq fois vainqueur à Paris (2012, 2015, 2019, 2021, 2022), Casoli se satisfaisait de sa course. « Il m’a décroché sur des pavés et je n’ai jamais réussi à le reprendre, explique Julien Casoli. Il est clairement plus fort que moi sur marathon. Je suis quand même content d’ajouter un titre de champion de France. Sincèrement, je ne les compte plus. Mais je dois en être à plus de 70 avec la piste. » Chez les femmes, l’Italienne Rita Cuccuru l’emporte en 2h35’21, près de douze minutes devant la Française Nadège Monchalin, 45 ans, sacrée championne de France du marathon fauteuil, après avoir déjà conquis le titre sur le semi-marathon.

Dans la catégorie handi debout, la victoire et le titre national reviennent à Mehdi Acheghane (sourd et malentendant), vainqueur en 3h18’38’’ devant Rony Brute (3h27’43’’). Chez les femmes, ancienne recordwoman de France du 10 000 m et présente aux Jeux olympiques de Barcelone en 1992, Rosa Murcia Gangloff, aujourd’hui malvoyante, l’emporte (3h08’58’’) devant Orane Brouillet.